J’ai toujours pensé qu’en politique, les choses les plus évidentes, les idées « frappées au coin du bon sens », les pensées les plus concrètes, les mécanismes simples, n’étaient pas toujours bien admises, pas toujours politiquement correctes, comme si les Politiques devaient se justifier en inventant des concepts hyper compliqués, comme si ils devaient se méfier du bon sens, et des choses qui marchent… Par exemple : la dette publique s’amplifie, la solution n’est pas de diminuer le train de vie de l’Etat mais d’augmenter les taxes, impôts et autres prélèvements… Jean François Copé, président du groupe UMP de l’Assemblée nationale ne propose pas de diminuer les indemnités des députés qui ne siégent pas, mais plutôt de prélever des charges sur les indemnités aux accidentés du travail !
Dans un système de pensée qui me parait trop souvent dévié de ce bon sens politiquement très incorrect, le projet de loi de Christian Blanc sur le Grand Paris, fait évidemment l’effet d’un pavé dans le marigot.
En charge du Développement de la région Capitale, (je vous invite à lire la lettre de mission qui lui a été adressée par le Président de la république, on la trouve sur internet..), le secrétaire d’Etat a appliqué une pensée très simple :
Mettre les bœufs avant la charrue…
Ainsi, en effet une grande partie de ce projet est elle consacrée à la mise en place d’un système de transports, efficace, rapide, structurant, permettant le désenclavement de territoires franciliens les moins bien desservis, et de relier des secteurs qui sont déjà ou qui doivent devenir des pôles économiques, moteurs de croissance, ainsi que les aéroports, et les gares TGV.
130 kilomètres de métro automatique autour de Paris permettant une circulation non stop qui n’impose pas de passer par Paris comme c’est trop souvent le cas actuellement, et servira tant au développement économique qu’a répondre au besoin urgent de désengorgement du centre.
Il s’agit d’une indispensable préparation des déplacements de demain, sans laquelle aucun projet de développement économique ni d’amélioration de la qualité de vie des franciliens ne peut se concevoir…
Evidemment ! ah ! la belle évidence ! Tellement évident, tellement simple, tellement concret, tellement … oserai-je lâcher le mot:opérationnel.
Que cela suscite un concert de protestations de tous ces élus, bien campés sur leurs territoires, et bien, accrochés à leurs mandats, qui s’étouffent à l’idée que l’on retire un bout de leurs prérogatives, comme si on leur ôtait le pain de la bouche.
Le Président de la République ayant décidé de ne pas laisser la région Ile de France s’enfoncer dans une triste perte de compétitivité et de ne pas abandonner les franciliens a un sort finalement bien trop souvent peu enviable en terme de qualité de vie, il a décidé, de passer au dessus des petits potentats locaux aux intérêts immédiats obligatoirement divergents (comment le maire de Bondy peut il avoir les mêmes aspirations que celui de Versailles ?), mais tous unis par le souci , bien naturel de se faire réélire…et d’imposer son Grand Pari pour un grand Paris.
La seule solution évidemment était de missionner un Ministre, libre de toutes préoccupations électorales, pouvant imposer a tous un projet visionnaire, un pari capital, pour l’avenir de notre région et de notre pays.
La très modeste élue parisienne et administratrice du STIF, que je suis, ne se prêtera pas a la gesticulation de ses petits camarades, dépossédés, il est vrai, d’une partie de leur de représentativité, et de leurs prérogatives…
Tant pis si je ne suis pas dans l’attelage, je préfère être dans la charrue et témoigner de ma confiance à un gouvernement qui prend ses responsabilités en pensant à l’avenir de
ses concitoyens et des générations futures.
Edith CUIGNACHE-GALLOIS
Conseillère de Paris - Elue du 13° - Administratrice du STIF