jeudi 23 avril 2009

[Grand Paris] La politique de la rustine n’a pas d’avenir !

La situation des transports dans la Capitale est devenue invivable : retards qui s’accumulent sur la ligne 13 du métro, trains bondés sur le RER A, irrégularités incessantes sur le RER D. Le malaise est général. L’exaspération des usagers franciliens est à son paroxysme, tandis que la RATP et la SNCF s’inquiètent que les dysfonctionnements ne s’aggravent dans les prochaines années.

Comment résoudre ces problèmes de transports qui sont en train d’asphyxier toute la région Capitale ?

La réponse de Jean-Paul Huchon, Président de la région Ile-de-France et président du STIF, a consisté jusqu’à présent à parer au plus pressé dans une « politique de la rustine » : prolongement de la ligne 14, financement de nouvelles rames pour le RER A, promesse de réétudier le nombre de trains sur la ligne D du RER. Certes, des mesures urgentes sont nécessaires pour redonner un peu d’oxygène au réseau francilien. Mais ces mesures ne seront de pas suffisantes, elles ne lui permettront tout plus que de reprendre sa respiration. C’est au contraire d’un nouveau souffle dont Paris et toute la région francilienne a besoin. Car les problèmes sont structurels : une fréquentation qui a augmenté de prés de 20% en dix ans et des infrastructures vieillissantes qui ont conduit à une saturation du réseau. Un réseau qui apparaît aussi inadapté aux réalités des déplacements de la population : ils se sont en effet complexifiés et le modèle centre-périphérie se présente aujourd’hui comme obsolète.
Le projet d’Arc express autour de Paris que tente aujourd’hui d’imposer Jean-Paul Huchon avec un empressement tout électoral semble davantage participer de la précipitation opportuniste que d’une réelle ambition pour un Grand Paris. Alors que le Président de la République présentera le 29 avril le plan élaboré par Christian Blanc pour la Région capitale, la véritable question qui se pose, c’est celle d’une vision pour l’avenir.

Il faut en effet penser les transports dans une perspective de développement global pour les 20 à 30 ans à venir, répondre aux enjeux immédiats certes, mais aussi anticiper ses mutations et favoriser son rayonnement. Le projet gouvernemental d’un métro automatique souterrain reliant neuf pôles de développement dans la région francilienne s’inscrit clairement dans une dynamique de revalorisation des territoires et d’attractivité économique. Le plan de Christian Blanc doit permettre à la Région capitale de se doter d’infrastructures modernes qui lui permettent de s’établir en ville-monde à l’image des autres métropoles internationales. Les attentes sont grandes, les besoins criants. L’heure ne doit plus être au rafistolage et aux petites arrières pensées électorales.

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