lundi 22 mars 2010

« Vers la fin du parti unique »

Les résultats des élections régionales confirment l’analyse des centristes sur la majorité présidentielle : il ne peut y avoir de succès qu’avec un centre fort.
En effet, depuis l’introduction du suffrage universel direct comme mode d’élection du Président de la République en 1962, élection majeure qui irrigue les autres consultations, les candidats du centre n’ont jamais réalisé un score inférieur à 15 % au premier tour de ces scrutins. Depuis 1965 et le choix d’une part de François Mitterrand d’incarner un rassemblement des socialistes et communistes, et d’autre part de Jean Lecanuet de lier le destin du centre à la droite parlementaire, il n’y pas eu de bouleversement politique majeur dans l’équilibre inhérent aux institutions de la Ve République. L’échec de la stratégie de François Bayrou et du Modem en est une nouvelle preuve.
Là où la gauche a l’intelligence de se concevoir plurielle, la droite a cru pouvoir arriver à un parti unique en 2002. A tort. En effet, en 1998, la majorité actuelle détenait 20 régions sur 22, dont 14 pour l’UDF et 6 pour le RPR. En Ile de France, nous détenions 6 des 8 départements, la région et la Ville de Paris. Aujourd’hui seule 1 région sur 22 est conservée par la droite et le centre. En Ile de France, nous ne détenons plus que 2 départements.
Ces mauvais résultats de la majorité présidentielle aux différentes élections locales, faute de réserves de voix au second tour, sont une autre illustration de cet esprit des institutions. Heureusement, le Nouveau Centre est parvenu en moins de trois ans à recréer un noyau dur d’élus et de militants qui doit permettre de refonder une nouvelle UDF, sans pour autant être une stricte copie de cette dernière. Cette force indépendante est un partenaire incontournable aux succès de la majorité. L’avenir du pays passe, aussi longtemps que durera la Ve République par l’expression d’un centre fort et par une alliance au second tour entre la droite et le centre qui évitera le développement des extrêmes comme le Front national. Sur une jambe, la majorité se révèle bancale : marcher sur deux jambes lui donnera une stabilité.

Yves Pozzo di Borgo
Sénateur de Paris (Union Centriste)
Président du Groupe Centre et Indépendants au Conseil de Paris
Président de la Fédération de paris du Nouveau Centre

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