mercredi 25 février 2009

28 février 2009: « Bâtir un Grand Paris, un rêve ? »

Face à Londres ou à Madrid, les vingt arrondissements parisiens sont ridicules, avec leurs 2,1 millions d’habitants cloîtrés dans l’enceinte du périphérique. Il faudrait au moins intégrer une couronne de communes de banlieue, soit un ensemble de 6 millions d’habitants, pour créer un Grand Paris à la hauteur des défis qui s’annoncent. Et pourquoi ne pas aller au-delà pour englober des villes nouvelles comme Evry ou Marne la Vallée ? En Europe et ailleurs, les responsables tentent de penser cet avenir complexe où la bonne échelle n’est plus la ville avec son centre et ses banlieues, mais la mégapole ou la mégalopole.
Alors mes amis, il va falloir être beaucoup plus fous que nous l’étions quand nous pensions que Paris pouvait se contenter de rester dans Paris. La loi PLM, présentée comme une avancée, est devenue un anachronisme.
Alors mes amis, il va falloir être beaucoup plus forts, ne plus se contenter d’être les sentinelles de nos vides, mais aller toujours plus en avant de nous-mêmes, nous ouvrir à des cercles de plus en plus larges.
Il va falloir bouger nos frontières et transformer les lignes de fuite en lignes de front.
Le repli sur soi, sur le cœur du cœur de l’agglomération n’est plus tenable. Nous avons déjà perdu six ans sous la mandature de Bertrand Delanoë. (...)
On ne peut plus fonctionner avec une kyrielle de structures de coordination spécialisées - pour la gestion de l’eau, de l’énergie, des déchets ou des transports publics - et accepter que des thématiques majeures sont traitées par le petit bout de la lorgnette. C’est le cas du logement, du développement économique ou encore du développement durable. S’il est vrai que la région a une vision globale, son périmètre est décalé et ses pouvoirs trop limités. Dans un tel contexte, la piste d’une nouvelle structure intercommunale ne peut être écartée.
En juin dernier, la phrase sibylline du Président de la République selon laquelle « Paris est la seule agglomération de France à ne pas avoir de communauté urbaine » a relancé le débat.
Pour le Nouveau Centre, le Grand Paris est une priorité qui doit devenir réalité. Notre site de campagne « Grand Paris 2014 » en est le fer de lance.
(...) Pour ma part, je privilégie une approche plus volontariste et j’ai cru comprendre qu’elle ralliait un nombre croissant de partisans.
Je m’en félicite. Car la création du Grand Paris, c’est avant tout une question de survie.
Il faut donc un seul pilote, en veillant au respect de l’exigence démocratique.
Il faut également une mutualisation des ressources, garant d’une réelle solidarité.
L’objet de mon propos n’est pas de rentrer dans le détail de cette nouvelle collectivité. C’est le travail du législateur et le Nouveau Centre a déjà engagé un certain nombre de travaux en ce sens.
Il me semble bien plus important de m’attarder sur son rôle. Selon moi, le Grand Paris doit être l’acteur décisionnel capable de porter des grands projets à une échelle élargie, en résonance avec les réseaux mondiaux. (...) L’heure de la rupture est venue. Tirons profit de la volonté du Président de la République de s’impliquer personnellement dans ce dossier. Un comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (Ciadt) devrait rendre ses conclusions à l’automne prochain. D’ici là, soyons imaginatifs et volontaires.
Le Nouveau Centre entend prendre toute sa place dans ce débat et privilégier, à l’heure des choix, le scénario le plus innovant, celui qui donnera réellement corps au Grand Paris.

Je vous remercie.

Yves POZZO DI BORGO, Sénateur et conseiller de Paris

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